La phase de l’apprentissage des tables de multiplication est parfois compliquée mais pourtant cruciale. Elle est indispensable pour le calcul mental et c’est la base de nombreuses autres opérations. Alors si apprendre « par cœur » repousse votre enfant, voici quelques astuces pour visualiser, rendre les tables plus ludiques ou pour calculer plus vite…
1) La table de 9 sur le bout des doigts
C’est une méthode très connue et très facile. Prenez vos 2 mains ouvertes face à vous, si vous voulez calculer 3 x 9, alors baisser le 3ème doigt en partant de la gauche. Le doigt baissé crée un espace, les doigts levés avant l’espace représentent les dizaines, les doigts levés après l’espace, les unités. Dans ce cas, 2 doigts avant, soit 2 dizaines et 7 doigts après, donc 7 unités, soit 27 au total. Explications
2) Les tables de 6 à 10 (quand on connait celles de 1 à 5)
Voici une autre technique avec les doigts, un peu plus longue à maîtriser, mais tout aussi efficace. Un seul prérequis : connaitre ses tables de 1 à 5. Les 2 mains sont fermées et représentent chacune 5. Pour calculer, on ouvre les doigts. Les doigts levés deviennent les dizaines et il faut multiplier les doigts pliés pour obtenir les unités. Essayez, ça marche à tous les coups !
Par exemple : 7 x 8, on ouvre 2 doigts à sa main gauche (5+2=7) et 3 doigts à sa main droite (5+3=8). Ensuite, le total des doigts levés représente les dizaines (ici, 5) et il suffit de multiplier les doigts pliés de la main gauche par ceux de la main droite pour connaitre les unités (ici, 2×3 = 6). Donc, 7×8= 56.
3) La pédagogie Waldorf ou le cercle de multiplication
Les cercles permettent de reproduire visuellement les multiplications. Vous pouvez les dessiner ou relier les chiffres avec des fils sur une planche cloutée. Tourner dans le sens des aiguilles d’une montre pour les tables de 2, 3 et 4 et dans le sens inverse pour les tables de 6, 7, 8. Voici quelques roues à compléter
4) La table de 11
Même si l’on apprend souvent ses tables jusqu’à 10, il peut être très pratique de compter au-delà. Et la table de 11 est tellement simple, qu’il sera dommage de s’en priver ! Voici la méthode : à 1 chiffre, c’est facile, 5 x 11 = 55, mais à 2 chiffres, ça semble plus compliqué, et pourtant… Le secret : on écarte les 2 chiffres et on insère la somme des 2 au milieu.
Par exemple : 24 x 11 = 2 (somme de 2 + 4) 4 = 264
72 x 11 = 7 (7+2) 2 = 792, 45 x 11 = 4 (4+5) 5 = 495…
Ça marche aussi avec les retenues : 85 x 11 = 8 (13) 5 = 935 (on ajoute la dizaine au premier chiffre)
5) Les grandes multiplications en méthode japonaise
Moins courante, voici une technique visuelle pour réaliser de grandes opérations sans les poser. Il s’agit de tracer des droites qui se croisent et ensuite de compter les intersections. Très simple au premier abord, mais se complique avec les retenues. Attention, avec des chiffres >5, c’est plus long que de poser l’opération classique… mais pour les petits chiffres, c’est très ludique. Voici la méthode expliquée
6) Les bâtons de Neper
Autre méthode pour les grandes opérations que vous pouvez fabriquer vous-même si vous êtes un peu manuel, sinon, vous pouvez utiliser mon fichier pour l’imprimer 😉
Cette méthode a été inventée par un mathématicien écossais (John Napier) au XVIIe siècle.
Elle consiste à utiliser des colonnes pour chaque unité, dizaine, centaines… et à additionner en diagonale, les intersections avec le multiplicateur. Cette méthode peut vous permettre de multiplier très facilement de très grands nombres, uniquement grâce aux additions. Explication de la méthode et exemples
7) Des petits outils qui peuvent aider…
Pour certains enfants, la manipulation est la meilleure façon d’apprendre les mathématiques. Passer par une phase concrète avant l’abstraction est très efficace. Vous pouvez alors utiliser des réglettes Cuisenaire (du nom de son inventeur Georges Cuisenaire, ou méthode des « nombres en couleurs ») ou simplement des briques de légo. Manipuler ces petites barres peut être déterminant pour visualiser les choses et comprendre le principe des multiplications pour ensuite, mieux les apprendre.
Ensuite, il existe des moyens mémo-techniques pour les enfants qui ont besoin de repères ou d’association d’idées. Les éditions AzAwAk proposent une méthode originale, Timul, qui mêle astuces et contes. En racontant de petites histoires, on retient plus facilement, sans apprendre par cœur. Par exemple, “qu’est-ce qui mesure 3 cm de large et met 3 minutes à cuire ? Un œuf !” (3 x 3 = 9). Le tout présenté sous la forme d’un jeu de cartes, aux illustrations évocatrices (qui ressemblent un peu à la méthode des Alphas pour apprendre à lire…)
Les wrap-ups : c’est un outil auto-correctif, très utile pour les révisions. Il nécessite quand même un apprentissage des tables mais conviendra aux enfants qui préfèrent apprendre seuls, sans le poids du regard des autres en cas d’erreur.
Enfin, si votre enfant a l’oreille musicale ou une mémoire auditive, essayer de les apprendre en chantant. Trouver un air qui lui plait et répéter la rengaine (comme la chanson de l’alphabet)…
Enfin, il existe un petit jeu de cartes, assez ludique, même si son nom est sans équivoque, Multipli Potion : capturer les monstres adverses en multipliant ses propres potions. Si l’enfant est demandeur, ce jeu est très efficace.
