C’est très à la mode, mais en fait, ça veut dire quoi exactement « l’éducation bienveillante » ?
A toutes les époques, des personnalités référentes ont guidé nos principes éducatifs.
Ma mère ne me parlait que de Françoise Dolto, j’ai dû lire tous les tomes de Laurence Pernoud, et aujourd’hui, on ne jure plus que par Jane Nelsen.
Vous ne connaissez pas ? Jane Nelsen est l’auteur de « La discipline positive ». Grâce à ce livre paru en 1981, elle a démocratisé ce courant d’éducation aux Etats-Unis. Le concept est pourtant beaucoup plus vieux, car il s’inspire des travaux sur la Psychologie Individuelle d’Alfred Adler, psychothérapeute autrichien du début du XXe siècle et de son disciple Rudolf Dreikurs. Cette théorie est basée sur les encouragements pour agir sur les comportements.
Le principe ?
Il repose sur 2 piliers : fermeté et bienveillance. Pour sortir de l’éternelle proposition « punition / récompense », Jane Nelsen présente une alternative à l’éducation que nous avons tous reçue (et de fait que nous reproduisons sur nos enfants).
Le public ?
Les parents, mais aussi les enseignants à qui elle s’adresse directement dans son livre.
Les grandes lignes ?
- Mettre en confiance, ça commence par ne pas dévaloriser ses enfants, les assurer que nous les comprenons, faire preuve d’empathie et favoriser les temps d’échanges.
- Encourager ses enfants, changer de regard sur l’erreur, se concentrer sur leurs forces plutôt que leurs faiblesses, les responsabiliser.
- Impliquer les enfants, notamment dans la recherche de solutions, mais aussi dans la définition des règles, des limites, des routines et du temps, inciter à la curiosité pour développer l’autonomie.
Ce courant de l’éducation bienveillante est très actuel. On parle aujourd’hui de parentalité (néologisme de la fin du XXe siècle) pour englober tous les aspects du rôle de parent : juridique, éducatif, sociologique… et pour en définir la complexité.
De nombreux pédiatres, psychologues, psychothérapeutes… se réfèrent aux apports des sciences cognitives pour prôner ce type d’éducation. Catherine Gueguen ou encore Isabelle Filliozat militent contre les violences éducatives ordinaires, notamment la violence verbale, tous ces petits mots blessants que l’on dit sous la colère, mais qui peuvent réellement heurter nos enfants.
Loin de moi l’idée de donner des conseils d’éducation (je me sens plus proche de Madame Foresti que de la maman calme, Cf vidéo en bas de page). Mais si, par moment, quelques idées m’aident à me mettre à la place de mes enfants pour mieux communiquer, de retrouver un peu de calme et de sérénité, de voir mes enfants heureux et bien dans leur peau, alors, ça vaut le coup d’essayer.
Et si vous ne voulez pas lire des tonnes de livres, allez voir ce film :
L’arbre de l’enfance, de Anne Barth
Un très beau film, pas seulement pour comprendre ce qui peut se passer dans la tête d’un enfant, mais aussi pour la beauté des paysages, pour la justesse des personnages et pour l’espoir qu’il procure.
Et les jeux dans tout ça ?
Pour ma part, les jeux ont permis de créer ces moments d’échanges, ces temps de pause, soit avec un de mes enfants ou plusieurs à la fois. En jouant, les enfants sont plus disposés à se confier, à raconter leurs journées ou dévoiler leurs sentiments. Ils aident aussi beaucoup la phase d’encouragement et de valorisation. Aujourd’hui, ce sont les enfants qui proposent les jeux, parfois même qui les inventent. Quelques exemples de jeux qui font du bien ici.
Enfin, si vous cherchez des conseils pratiques, il existe de nombreux blogs de parents, pour n’en citer que quelques-uns :
- CPMHK : Cool Parents Make Happy Kids : pour des parents bienveillants, beaucoup de conseils
- Parents Epuisés : pour des parents décomplexés, plein d’humour
- Papa Positive : pour une égalité des sexes, les papas aussi ont des choses à dire
Et si vous voulez rire 3 minutes :
Dernier conseil, que je trouve très simple à comprendre et à appliquer avec les jeunes enfants en crise :
Extrait du film “Le cerveau des enfants”, de Stéphanie Brillant